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Réforme électorale : l’Italie vote pour la stabilité gouvernementale

MONDE | Mis à jour le mardi 5 mai 2015 à 6h22

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  • Le président du Conseil italien Matteo Renzi a gagné son pari en obtenant des députés italiens qu’ils votent lundi une nouvelle loi électorale censée assurer à l’Italie une stabilité gouvernementale, après des décennies marquées par la valse des gouvernements.

    Sur un total de 630 députés, la nouvelle loi a été votée en début de soirée avec une majorité de 334 oui, 61 non et 4 abstentions, l’opposition ayant choisi de ne pas participer au vote.

    Engagement maintenu, promesse respectée. L’Italie a besoin de ceux qui ne disent pas toujours non. En avant avec humilité et courage“, a aussitôt réagi sur Twitter Matteo Renzi, qui avait mis sa démission dans la balance.

    Le nouveau mode de scrutin garantit une majorité de quelque 55% des sièges de la Chambre des députés au parti arrivé en tête, ce qui représente une véritable révolution culturelle dans un pays habitué aux coalitions hétéroclites et instables.

    Ce texte a été vivement critiqué par une partie de l’opposition et au sein même du Parti démocrate (PD, gauche au pouvoir) de Matteo Renzi, qui en dénonçait la dérive anti-démocratique.

    Pippo Civati, un des chefs de file de la minorité anti-Renzi au sein du PD, a jugé lundi devant le parlement que cette loi conduisait au gouvernement d’un homme seul, une des grandes craintes des détracteurs de l’énergique chef du gouvernement italien. A l’instar d’autres dissidents du PD, il a indiqué avoir voté non lundi soir.

    Ça suffit, va-t-en

    Ils peuvent me dire : ‘ça suffit, va-t-en’, mais je ne suis pas ici pour rester 20 ans au pouvoir. Je suis ici pour changer l’Italie. Si je n’y arrive pas, je rentre chez moi“, avait insisté Matteo Renzi dimanche au cours d’une réunion électorale.

    La nouvelle loi électorale comporte un élément de grande clarté: il sera évident pendant cinq ans de savoir qui a gagné, qui gouverne“, et cette “stabilité politique est une condition préalable à l’innovation économique“, avait encore souligné lundi matin le chef du gouvernement italien devant les opérateurs boursiers à Milan.

    Ce nouveau texte, qui doit encore être promulgué par le président italien Sergio Mattarella avant d’entrer en vigueur en 2016, prévoit d’assurer la majorité des sièges, 340 sur 630, au parti, et non plus à la coalition de partis, qui obtiendrait au moins 40% des voix au premier tour des législatives.

    Si aucun parti ne franchit ce seuil, un second tour est prévu deux semaines plus tard entre les deux partis arrivés en tête, pour déterminer qui bénéficiera de la prime à la majorité.

    Le projet fixe à 3% le seuil pour obtenir des sièges, assurant ainsi aux principaux petits partis la certitude d’être représentés tout en évitant qu’ils puissent mettre en péril la stabilité de la majorité gouvernementale.

    Pour être véritablement efficace, la nouvelle loi doit cependant être complétée par une révision constitutionnelle réduisant fortement les pouvoirs du Sénat, qui jouit pour l’instant des mêmes prérogatives que la Chambre des députés. Ce projet est actuellement en deuxième lecture à la chambre haute, et devrait faire l’objet d’un référendum.

    Après une série de navettes entre les deux chambres, le texte a été définitivement adopté par le Sénat en janvier, avec l’appui de Forza Italia, le parti de l’ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi.

    Changer l’Italie

    Mais, depuis, la magnat des médias italiens est entré en rébellion contre le gouvernement et a refusé son soutien à un projet qu’il a pourtant soutenu au Sénat.

    La nouvelle loi “assure un meilleur équilibre” que dans d’autres pays, a affirmé lundi le principal expert italien en la matière, Roberto D’Alimente, professeur à l’université Luiss de Rome, rappelant qu’en Grande-Bretagne Tony “Blair a obtenu 55% des sièges avec 35% des voix et (que) les socialistes français avec 29% des voix au premier tour ont obtenu 53% des sièges“.

    La loi électorale ne résout pas tout, mais elle permet d’avancer sur deux points : instabilité et ingouvernabilité“, a déclaré à l’AFP le politologue français Marc Lazar, expert de la politique italienne.

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